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Natalie Dessay ravie du mariage opéra-cinéma
Dix-sept cinémas de France projettent samedi soir «La Fille du régiment» de Donizetti, chanté par la soprano en direct du Metropolitan Opera de New York.
C'est la dernière diffusion en direct de la saison pour le Metropolitan Opera de New York. Samedi soir, à 19 h 30, l'opéra-comique en deux actes de Gaetano ­Donizetti, La Fille du régiment, va clôturer l'opération «The MET : Live in HD», qui aura touché 900 000 spectateurs dans 600 salles de cinéma de dix-sept pays. Après le succès de la retransmission de La Bohème de Puccini, premier opéra du MET à être diffusé en direct et sur grand écran en France, dix-sept cinémas, de Lille à Toulon, seront à nouveau associés à l'événement. Le 5 avril dernier, les places s'étaient vendues comme des petits pains, pour la plus grande joie des habitués de l'opéra et de ceux qui n'avaient jamais mis les pieds dans une salle de concert (nos éditions du 7 avril).
Au Gaumont Marignan, sur les Champs-Élysées, à Paris, certains spectateurs avaient profité de l'entracte lors de la diffusion de La Bohème, durant lequel le MET avait habilement diffusé des extraits de La Fille du régiment, pour acheter des billets pour la représentation de samedi soir. Le directeur du cinéma a donc décidé d'ouvrir ce soir une seconde salle de 500 places. À 18 € l'entrée, l'initiative démocratise l'opéra. «Je trouve cela génial de permettre au public de suivre un opéra qu'il ne pourrait pas voir autrement. Parce qu'il n'y en a pas là où les gens habitent. Ou parce que c'est trop cher», s'enthousiasme ­Natalie Dessay, lumineuse dans cette production de l'opéra de Donizetti, mise en scène avec éclat par Laurent Pelly.
La soprano française chante et joue Marie. Pour ce rôle, elle a reçu, en mars dernier, à Londres où elle a inauguré le spectacle en 2007, un Laurence Olivier Award, prix prestigieux dédié au théâtre. «Je ne me considère pas comme une chanteuse mais comme une actrice qui chante», se réjouit­- elle. Et de souligner : «J'ai toujours dit que l'opéra était pour moi un pis-aller. Le but que je poursuis va au-delà de la musique, c'est incarner un personnage.» Cette approche, où la voix doit être au service du théâtre, la qualité ­vocale souligner le jeu de scène, prend tout son sens lors de la retransmission sur grand écran. Au cinéma, ce sont aussi des gros plans sur les chanteurs, tels qu'on ne les voit jamais d'un fauteuil de théâtre lyrique, soulignant de manière diabolique les défauts d'acteur ou magnifiant, au contraire, les émotions des comédiens. Sur la scène du MET pourtant, «on n'y pense pas, on joue comme si de rien n'était», assure Natalie Dessay d'une voix douce.
Un exemple à suivre par l'Opéra de Paris